Article rédigé par Samuel SAUVAGET, référent régional pour la filière aviaire

La France n'est plus indemne d'IAHP

Deux foyers IAHP ont été détectés et confirmés en Ille-et-Vilaine (élevage multi-espèces) et dans le Morbihan (élevages de dindes) à proximité de foyers de faune sauvage (goélands) ou de zone de marais hébergeant de la faune sauvage (Brière). Ces foyers retirent à la France le statut indemne qui ne pourra être retrouvé qu’à l’issue des opérations de désinfection et en l’absence de nouvelles contaminations. Il s’agit des premiers cas avérés depuis le début d’année, ce qui ne remet pas en cause la vaccination toujours en œuvre sur les canards. Ces foyers, s’ils sont bien sûr préoccupants, ne génèrent pas à ce jour d’inquiétude excessive et rappellent surtout l’importance des mesures de biosécurité et de protection vis-à-vis de la faune sauvage.

Evolution de la vaccination

La vaccination a évolué avec l’arrivée du vaccin du laboratoire Ceva Santé Animale utilisé depuis le mois de juin utilisable dès le couvoir pour toutes les espèces de canards (Barbarie, Mulard, Pékin) avec un rappel 3 à 4 semaines plus tard. Concernant le vaccin du laboratoire Boehringer Ingelheim Animal Health, l’ATU a évolué avec une utilisation possible au couvoir pour les Mulards (déjà autorisée pour les Pekin) et un rappel 28 jours plus tard. Au cours de l’été, il a fallu rediriger les vaccinations vers le vaccin de Ceva Santé Animale en raison d’une utilisation plus importante de celui de Boehringer Ingelheim Animal Health ayant conduit à un tarissement des doses. Néanmoins, les stocks sont à nouveau disponibles.

Des travaux importants sont menés par les vétérinaires, les laboratoires et l’école vétérinaire de Toulouse sur la sérologie de supervision qui consiste à mesurer les taux d’anticorps vaccinaux. Les études sont menées sur les deux vaccins, les protocoles (couvoir + élevage ou deux injections en élevage) et les modalités d’application du vaccin (type de seringues, autres vaccinations concomitantes…). L’objectif est de déterminer les conditions dans lesquelles l’application du vaccin génère une réponse immunitaire satisfaisante et de corriger celles qui répondent moins bien.

Deuxième campagne de vaccination confirmée

L’organisation de la deuxième campagne de vaccination a été confirmée par le Ministre de l’Agriculture, avec une prise en charge annoncée de 70% du coût global de la vaccination (85 % pour la première campagne) comprenant l’achat des vaccins, la surveillance active vétérinaire et les analyses PCR.  Un allègement des visites est envisagé (deux visites au lieu de trois) ainsi qu’un arrêt des sérologies en fin de lot (recherche d’anticorps matérialisant un passage viral sauvage). Le reste à charge pour la filière (30 %) concerne principalement le coût de l’application des vaccins par les équipes de vaccination. A ce sujet, le forfait attribué aux vétérinaires pour payer les équipes de vaccination et qui participait à l’effort financier de l’état devrait donc disparaitre de sorte que la relation économique  passe uniquement entre les éleveurs et les équipes de vaccination. Ces mesures sont valables pour 2024 mais doivent être rediscutées pour 2025 avec la mise en place du futur gouvernement.