Article rédigé par Samuel SAUVAGET, référent régional pour la filière aviaire
Une vaccination débutée en octobre
Depuis le 02 octobre la vaccination contre l’IAHP est de règle dans tous les élevages de canards commerciaux. Pour rappel, c’est le vaccin Volvac Best de Boehringer Ingelheim qui est utilisé selon un protocole de deux injections espacées de 18 jours. A ce jour, seuls les canards Pékin peuvent être vaccinés au couvoir, les mulards et les Barbarie doivent attendre 10 jours pour recevoir leur première dose. Sont autorisés à vacciner : les équipes professionnelles d’intervention en élevage, les vétérinaires et les éleveurs. Les équipes professionnelles et les éleveurs doivent passer par une étape de formation auprès des vétérinaires pour pouvoir vacciner.
Les premiers retours terrain
Les premiers chantiers ont permis d’ajuster les recommandations et leur préparation (remise en température du vaccin, système de parcage et de contention, biosécurité des équipes d’intervention, accompagnement médical et diététique des canetons). Globalement, les remontées de terrain sont bonnes avec des équipes professionnelles et des éleveurs très concernés. Pour les vétérinaires et leur back-office, la charge de travail en amont est cependant nettement majorée avec l’organisation de la délivrance des vaccins, l’édition des certificats Calypso, l’organisation des tournées de visites de surveillance, la logistique des prélèvements (écouvillons et prises de sang)… Il faut ainsi jongler entre les différents systèmes de transmission de données informatiques, les plannings d’abattage et de transfert parfois changeants et la disponibilité des éleveurs.
Autre « nouveauté » avec la mise en place d’un forfait de vaccination par canard faisant transiter de l’argent de l’État vers les professionnels des interventions via les cabinets vétérinaires. Ainsi, en plus d’être garant de l’aspect sanitaire, le vétérinaire devient aussi garant de l’argent public et doit tenir une comptabilité stricte des actes pratiqués sur le terrain. Et par la même occasion, il doit faire une avance de trésorerie afin de payer les équipes d’intervention en attendant les versements de l’état. C’est le prix de l’accompagnement de la filière canard et de sa survie.
Des efforts à maintenir avec les premiers cas d'IAHP en élevage
Les prochaines semaines sont cruciales car la pression monte dans la faune sauvage et les premiers cas d’IAHP en élevage se sont déclarés. Il s’agit d’élevages de dindes dans la Somme et le Morbihan. Parallèlement, la décision d’appliquer une troisième injection sur les canards mulards présents dans les 45 communes de la « Vendée Militaire » à l’âge de 8 semaines a été prise car les résultats de sérologie montrent une baisse significative du taux d’anticorps après l’âge de 10 semaines. Les équipes d’intervention étant déjà en tension, la réalisation pratique de cette troisième dose va générer des difficultés supplémentaires pour les éleveurs…
En espérant que tous ces efforts permettront à la filière volaille d’appréhender 2024 avec plus de sérénité !