Article rédigé par Samuel SAUVAGET, vétérinaire spécialisé en filière volaille à Labovet Conseil
L'accalmie n'aura été finalement que de courte durée
Depuis quelques semaines, la pression épidémique s’accentue autour des Pays de la Loire avec plusieurs cas avérés dans des élevages commerciaux en Bretagne notamment, ainsi que de nombreux cas dans la faune sauvage. Fin août et début septembre, les départements de Loire-Atlantique et de Vendée sont passés en ZCT (Zone de Contrôle Temporaire) en raison de cas IAHP découverts dans la faune sauvage de ces départements, impliquant des restrictions aux sorties sur parcours, des contrôles hebdomadaires dans les élevages de palmipèdes et des contrôles avant tout mouvement pour toutes les espèces (chiffonnettes, écouvillons cloacaux, écouvillons trachéaux). Ces contrôles sont sous la responsabilité du propriétaire des animaux et peuvent être effectués par l’éleveur lui-même ou le technicien d’élevage par délégation du vétérinaire et sous sa supervision.
La survenue de ces cas en plein été, dans un contexte de changement climatique et de bouleversement des flux de migration des oiseaux, fait craindre le passage à un caractère endémique du virus. Une nouvelle fois, nos certitudes se fissurent, nous qui pensions que le virus était inactif au-delà de 20°C…
2 nouveaux foyers en Pays de la Loire
Et malheureusement, les premiers cas en élevages commerciaux se sont déclarés cette semaine avec un premier foyer concernant des canards mulards à proximité de Machecoul (44) et un deuxième foyer sur des canards barbarie au Tremblay (49).
Des zones de protection (ZP de 3 km) et de surveillance (ZS de 10 km) autour des foyers sont mises en place avec de nombreuses contraintes à respecter avant tout mouvement (visites vétérinaires, écouvillons pour PCR, sérologie…), variables en fonction des espèces et de la destination des animaux (l’instruction technique de la DGAL 2021-148 décrit les différentes mesures). Les euthanasies ont été pratiquées très rapidement après la déclaration des foyers afin de limiter la diffusion du virus.
Vigilance auprès des éleveurs et des détenteurs de basse-cours
Il est à craindre cependant que de nouveaux foyers apparaissent. La tension est maximale sur les acteurs de la filière qui font néanmoins preuve de responsabilité et de résilience. Les rappels de biosécurité et de vigilance sont quotidiens et les vétérinaires sanitaires prêts à intervenir.
Pour toutes les consœurs et confrères amenés de près ou de loin à agir auprès de la faune sauvage ou de basse-cours, il ne faut pas hésiter à contacter les services vétérinaires et les vétérinaires avicoles afin d’appliquer les bonnes procédures face à une situation suspecte. En attendant l’aide de la vaccination (les essais sont en cours pour une potentielle mise en application courant 2023), c’est la réactivité et la responsabilité de tous qui permettront, espérons-le, de contenir cette nouvelle crise.