Article rédigé par Anne-Françoise MOREAU-HAKIMI, référente régionale pour la filière carnivores domestiques
Un nouveau cas qui nous incite à nous pencher sur une maladie toujours d'actualité
Un nouveau cas de rage canine mobilise en ce moment les professions médicales humaine et vétérinaire. Il a été confirmé le 27 Octobre 2022 en Ile-de-France, par l’Institut Pasteur, sur un chien croisé Husky de 4 ans, a priori importé illégalement du Maroc, pays endémique de rage.
Le chien, décédé le 25/10/22, a mordu plusieurs personnes et se trouvait en refuge (Assistance Refuge Animaux) à Evry-Courcouronnes (Essonne), 15 jours avant les premiers signes cliniques évocateurs de rage. Le refuge est pour le moment sous arrêté préfectoral de mise sous surveillance sanitaire.
Toute personne ayant pu être en contact direct avec ce chien (griffure, morsure, léchage de plaie, peau lésée ou muqueuse) entre le 4 et le 25/10/2022 doit contacter le 0800 811 411, afin de se faire connaître de l’ARS et mettre en place le traitement prophylactique post-exposition (injections de vaccin antirabique éventuellement associées à l’injection de sérum anti-rabique, le plus tôt possible après le contact).
Un cas importé qui met l'accent sur les obligations règlementaires de mouvements des animaux entre pays
Encore un cas importé, qui montre combien il est important de respecter les obligations réglementaires lors de mouvements d’animaux entre les pays. Ici pour le Maroc vers la France :
- Vaccination antirabique valide selon l’AMM du pays où le vaccin a été administré ;
- Titrage sérologique post-vaccinal de l’animal (car provenant d’un pays à risque de rage non maîtrisé) effectué par un laboratoire agréé sur un échantillon de sang prélevé au moins 30 jours après la vaccination et au moins 3 mois avant le mouvement, avec résultat supérieur ou égal à 0,5UI/ml ;
- Certificat original (pouvant être le passeport de l’animal en cas de réintroduction sur le territoire de l’UE) établi par un vétérinaire officiel du pays tiers d’origine (désigné par l’autorité centrale compétente). Il est valable 10 jours à compter de sa date de délivrance et jusqu’à la date des contrôles au point d’entrée sur le territoire de l’UE et aux fins d’autres mouvements à l’intérieur de l’Union, pendant 4 mois à compter de sa date de délivrance ou jusqu’à la date d’expiration de la vaccination antirabique, selon celle de ces dates qui survient la première.
Rappelons que les modes de contamination les plus fréquents sont liés à des importations illégales depuis des zones non indemnes (11 cas depuis 2001 en importation illégale depuis l’Afrique) ou aux chauves-souris. Les derniers cas humains en France sont celui d’un enfant de 10 ans contaminé par des chiots au Sri Lanka en 2017 (décédé dans la région de Lyon) et d’un patient contaminé par une chauve-souris en Nouvelle Aquitaine en 2019 (cas confirmé en 2020). Les deux derniers animaux contaminés sont un chat par une chauve-souris en Côte d’Or en Mai 2019 et un chien sur l’Ile-de-Ré présentant la souche marocaine du virus.